Suivi de la régénération des espèces ligneuses indigènes, enémiques et introduites naturalisées dans des parcelles d'étude permanentes installées en forêt hygrophile de moyenne et haute altitude à Tahiti, avec Méryl JORDAN (Université de Montpellier II), en stage de Master 2 à la Délégation à la Recherche de la Polynésie française, dans un vallon boisé situé vers 800 m en contrebas du "mont Mamanu" et de la piste carossable menant au Mont Marau (1493 m).
Photo 1 (cliché : JYM) : vue de l'une des deux parcelles permanentes de 10x10 m installées dans un vallon envahi par le petit arbre Miconia calvescens (Melastomataceae) et de grands tulipiers du Gabon Spathodea campanulata (Bignoniaceae, localement appelé "pisse pisse"), avec les stipes morts de la fougère arborescente indigène Cyathea affinis (Cyatheaceae). Le botaniste Jean NADEAUD écrivait dans une page de son journal (non publié) du 20 mars 1896 intitulée "Excursion au Mamanu" : "c'est bien là où sur des goyaviers il y a 38 ou 37 ans j'ai tué beaucoup de 'u'upa (Ptilinopus purpuratus, Columbidae). Vu Alstonia costata en fruit et fleur. Vu le Hemitelia tahitensis (Cyathea affinis), vu Omalanthus nutans, puis erré pendant des heures sur le Mamanu pour examiner les pierres et les mousses".
Photo 2 (cliché : JYM) : vue de la canopée majoritairement dominée par le miconia, partiellement défoliée par le champignon pathogène Colletotrichum gloeosporioides forma specialis miconiae (Deuteromycetes) introduit à Tahiti en 2000-2002 comme agent de lutte biologique.
Photo 3 (cliché : JYM) : Méryl dénombrant et mesurant les plantules d'espèces ligneuses indigènes, endémiques ou introduites naturalisées dans l'un des 20 quadrats de 1x1 m (et les cinq quadrats 2x2 m) tirés aléatoirement dans chaque parcelle d'étude.
Photo 4 (cliché : JYM) : plantule de Psychotria marauensis (Rubiaceae), arbuste à petit arbre endémique de la côte nord-ouest de Tahiti, rare dans les parcelles d'étude fortement envahies par le miconia.
Photo 5 (cliché : JYM) : inflorescence de Crepidium resupinatum (syn. Malaxis resupinata, Orchidaceae), petite orchidée terrestre indigène au comportement "sciaphile" (tolérante à de faibles luminosités), avec une population d'une centaine d'individus dans l'une des deux parcelles d'étude.
Photo 6 (cliché : JYM) : plantule de Psidium cattleianum (Myrtaceae, "Strawberry guava", "goyavier-fraise"), petit arbre introduit envahissant, sur stipe mort de fougère aborescente. Le "goyavier de Chine" (ou "tuava tinito" en tahitien) forme des fourrés denses entre 800 et 1000 m sur la côte nord-ouest de Tahiti Nui dite "sous-le-vent", et entre 300 et 500 m sur la côte est "au vent" et sur la presqu'île de Tahiti Iti.
Photo 7 (cliché : JYM) : plant juvénile de Myrsine sp. (Myrsinaceae), arbre endémique, en sous-bois de forêt fortement envahie par le miconia. La régénération des Myrsine semble avoir été favorisée par l'introduction de l'agent du lutte biologique (MEYER & FOURDRIGNIEZ 2011, Biological Conservation 144(1): 106-113).
Photo 8 (cliché : JYM) : plant juvénile d'Alstonia costata (Apocynaceae), arbre indigène au comportement plus "héliophile", profitant également de l'ouverture de la canopée.
Photo 9 (cliché : JYM) : jeune fronde de la grande fougère indigène terrestre Blechnum cf. orientale (Blechnaceae), autre espèce au "tempérament" héliophile.
Photo 10 (cliché : JYM) : fronde fertile de la petite fougère indigène Callistopteris apiifolia (syn. Trichomanes apiifolium, Cephalomanes apiifolium, Hymenophyllaceae), espèce terrestre et saxicole "sciaphile" subsistant en sous-bois ombragé et humide.
Photo 11 (cliché : JYM) : mousse indigène Rhizogonium setosum (syn. Pyrrhobryum setosum, Rhizogoniaceae) formant un "manchon" autour d'un tronc mort.
Photo 12 (cliché : JYM) : invasion du bord de route et de la lisière de forêt par l'herbacée rampante Sphagneticola trilobata (syn. Wedelia trilobata, Asteraceae) vers 950 m d'altitude. Cette espèce initialement introduite comme plante ornementale et pour stabiliser les talus, se reproduisant végétativement par stolons ("plante stolonifère"), se dissémine le long des routes tracées dans les vallées et en montagne, jusqu'à 1200 m sur la piste carossable menant au mont Marau.