Sortie avec Christophe BROCHERIEUX (Direction de l'Environnement de la Polynésie française, "Cellule biodiversité"), Eric LENOBLE (guide professionnel de randonnée et consultant privé) et Diane-Marie LUBAC en stage de 2ème année d'ingénieur agronome ("Bordeaux Sciences Agro") à la Direction de l'Environnement portant sur les impacts de l'insecte introduit Quadrastichus erythrinae ("Erythrina gall wasp", Hymenoptera: Eulophidae) sur les érythrines de Tahiti, notamment l'espèce endémique légalement protégée Erythrina tahitensis (Fabaceae), et avec Maruiti TEROROTUA (CVD, Délégation à la Recherche de la Polynésie française) pour poursuivre l'installation de capteurs de température et d'humidité entre 900 et 1200 m dans le cadre du programme de recherche "Poly-Spathodea" sur l'invasion du tulipier du Gabon Spathodea campanulata (Bignoniaceae).
Photo 1 (cliché : JYM) : vue sur le fond de la vallée de Tuauru avec les hauts plateaux de Faufiru entourés de gauche à droite par les trois plus hauts sommets de l'île de Tahiti (mont Pito Hiti à 2110 m, Orohena à 2241 m et Aorai à 2070 m), et la piste carrossable dite "des Mille Sources", tracée à flanc de pente dans les années 1960.
Photo 2 (cliché : JYM) : talus en bordure de piste colonisé par l'arbre-pieuvre Schefflera actinophylla (Araliaceae, "Octopus tree" ou "Umbrella tree"), une espèce originaire des forêts tropicales de la région du Queensland en Australie et introduite à Tahiti comme plante ornementale en 1930 où elle est devenue envahissante et en progression rapide sur les pentes de la piste des Mille Sources en forêt mésophile entre 600 et 700 m d'altitude.
Photo 3 (cliché : JYM) : Elie POROI (association de protection de la nature "Te Rau "Ati' Ati a Tau a Hiti Noa Tu") tronçonnant un grand "arbre-pieuvre" en septembre 2006 lors d'une "opération coup de poing" afin de sauvegarder une petite population de l'arbre endémique Erythrina tahitensis (Fabaceae, "oporovainui" d'après NADEAUD, 1873).
Photo 4 (cliché : JYM) : le même arbre-pieuvre, 7 ans après la coupe, avec des rejets de souche dépassant les 5-6 m de hauteur.
Photo 5 (cliché : JYM) : Eric et Christophe coupant à la machette les rejets de l'arbre-pieuvre surcimant un individu juvénile de Erythrina tahitensis d'environ 4 m de hauteur
Photo 6 (cliché : JYM) : Diane-Marie et le plant juvénile d'Erythrina tahitensis montrant des anciennes traces d'attaques par la "micro-guêpe" introduite Quadrastichus erythrinae observée à Tahiti dès février 2010 et ayant sévèrement affecté les érythrines E. tahitensis, E. variegata et E. fusca plantés à basse altitude.
Photo 7 (cliché : JYM) : grand Erythrina tahitensis mort depuis 2009. Cet individu avait été observé dès 1996 avec Henri JAY dans un vestige de forêt naturelle mésophile sur pente forte vers 600 m d'altitude, avec les arbres indigènes Xylosma suaveolens subsp. suaveolens (Salicaceae, ex-Flacourtiaceae, "pine") et Fagraea berteroana (Loganiaceae, "pua"). L'espèce gravement menacé de disparition (CR selon la Liste Rouge de l'UICN) est légalement protégée en Polynésie française et fait l'objet d'un "plan de conservation" mené par la Direction de l'Environnement.
Photo 8 (cliché : JYM) : panneau d'interdiction de baignade au niveau de la cascade et du captage en fin de piste. Une anguille Anguilla sp. ("puhi" en tahitien) a été observée dans le bassin de rétention !
Photo 9 (cliché : JYM) : châblis causé par le déracinement d'un grand tulipier du Gabon Spathodea campanulata (Bignoniaceae) ayant entraîné dans sa chute un grand arbre indigène Neonauclea forsteri (Rubiaceae).
Photo 10 (cliché : JYM) : goyavier-fraise Psidium cattleianum (Myrtaceae, localement appelé "goyavier de Chine"), arbre introduit envahissant dans les forêts humides de moyenne altitude à Tahiti, format des fourrés denses sur le sentier menant au Mont Pihaiateta entre 800 et 900 m d'altitude.
Photo 11 (cliché : JYM) : lésions foliaires en forme de "tâches" sur les jeunes de miconia Miconia calvescens (Melastomataceae) causées par le champignon pathogène Colletotrichum gloeosporioides f. sp. miconiae (Deutéromycètes), agent de lutte biologique hautement spécifique contre le miconia introduit à Tahiti en 2000, très efficace en forêt humide d'altitude entre 900 et 1400 m.
Photo 12 (cliché : JYM) : Pisonia tahitensis (Nyctaginaceae), petit arbre endémique de la Société trouvé habituellement en forêt humide de basse et moyenne altitude (jusqu'à 500-600 m selon FLORENCE, 2004), observé sur le sentier du mont Pihaiateta vers 990 m en forêt envahie par miconia fortement attaqué par le C.g.m.
Photo 13 (cliché : JYM) : fronde fertile de Selliguea plantaginea (syn. S. feeioides, Polypodiaceae), petite fougère épiphyte indigène à frondes dimorphes, caractéristique des "forêts de nuages" et observée jusqu'à 2180 m au mont Orohena (JYM, pers. obs.).
Photo 14 (cliché : JYM) : fougère épiphyte indigène Huperzia phlegmaria (syn. Lycopodium phlegmaria, Lycopodiaceae) aux frondes fertiles pendantes terminées par de longs strobiles.
Photo 15 (cliché : JYM) : Selaginella cf. banksii (Selaginellaceae), petite fougère saxicole trouvée en station humide et ombragé vers 1100 m d'altitude.
Photo 16 (cliché : JYM) : fougère épiphyte indigène Oleandra sibaldii en "colonie" sur tronc moussu du grand arbre endémique Weinmannia parviflora (Cunoniaceae) vers 1200 m d'altitude. Cette autre espèce caractéristique des "forêts de nuages" a été observée jusqu'à 1640 m sur la crête du mont Pihaiateta et 1800 m au mont Aorai (JYM, obs. pers.).
Photo 17 (cliché : JYM) : fleur et bouton floral de Sclerotheca oreades (Campanulaceae) à calice à petites dents, un arbuste endémique de Tahiti appartenant à un genre endémique de Polynésie orientale (5 espèces dans la Société et une espèce à Rarotonga aux îles Cook), restreint aux "forêts de nuages". Une petite population d'une dizaine d'individus matures et juvéniles subsiste en bordure du sentier menant au mont Pihaiateta.
Photo 18 (cliché : JYM) : traces de "cochons sauvages", abondants sur la piste des Mille Sources vers la cascade où ils ont été élevés puis relâchés.
Photo 19 (cliché : JYM) : fruit sec déhiscent contenant les graines à "pappus" de la liane ligneuse Cryptostegia cf. madagascariensis (Apocynaceae, "Madagascar rubber vine"), introduite comme plante ornementale en Polynésie française où elle est devenue très populaire. Cette espèce est proche de C. grandiflora ("India rubber vine"), extrêmement envahissante dans la région du Queensland en Australie et en Nouvelle-Calédonie (où elle est connue sous le nom local de "liane de Gatope") (http://www.environment.gov.au/biodiversity/invasive/weeds/publications/guidelines/wons/pubs/c-grandiflora.pdf).