21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 18:40

Chapitre 4. Hélicos et bateaux, les indispensables moyens de transport pour l'exploration scientifique des îles de Polynésie française

C'est toujours avec une certaine appréhension et une petite pointe d'excitation que l'on embarque à bord d'un hélicoptère, sentiments qui s'estompent avec l'habitude et le temps, mais avec parfois une remontée d'adrénaline en fonction des situations et... de l'expérience et des capacités de réaction du pilote. Il nous est arrivé lors d'un "drop" au sommet du mont Aorai (2066 m) à Tahiti que le pilote, fraîchement arrivé sur le territoire, nous demande en plein vol : "au fait, c'est où le mont Aorai" ? Ou qu'un autre, plus expérimenté, se pose au pied des cascades du haut plateau de Te Faaiti (classé Parc Naturel Territorial en 1989 et seul espace protégé de Tahiti) avec un ministre de l'environnement à bord, juste pour prouver qu'un atterrisage est possible...sous une pluie de gouttes d'eau de la rivière tombant d'une centaine de mètres de hauteur sur le cockpit !

PHOTO 1 (cliché : JYM). Survol au dessus du mont Pahia en janvier 2004, le second plus haut sommet de l'île de Bora Bora (le point culminant est le mont Otemanu à 727 m mais inaccessible car en forme de "pain de sucre"). L'hélicoptère ne pouvant s'y poser, le débarquement y a été des plus aléatoires : saut sur la crête avec les sacs à dos !
Hélico-BoraBora-26 janvier 2004

PHOTO 2 (cliché : JYM). Survol au dessus des monts Pito Hiti et Orohena en août 2007, les deux plus hauts sommets de l'île de Tahiti.
Pito Hiti aout 2007 hélico Orohena

 

 

 

 

 

PHOTO 3 (cliché : JYM). Harnaché sur l'héliport de Nuku Hiva aux Marquises en juin 2006 pour un vol "toutes portières ouvertes".
Nuku Hiva-6-8 juin 2006-JYM & hélico

 

 

 

 

 

Depuis mon premier vol en 1994, nous avons été déposés, avec mes collègues et collaborateurs, sur les sommets des monts Orohena (2241 m), Pito Hiti (2100 m), Aorai (2066 m), Tetufera (1799 m), et sur les hauts plateaux de Faufiru, Terepo, Viriviriterai (entre 900 et 1000 m) sur l'île de Tahiti, les monts Tohiea (1207 m) et Fairurani (741 m) sur l'île de Moorea, le mont Pahia (661 m) à Bora Bora. Nous avonségalement survolé les îles de Nuku Hiva et Raiatea (cette dernière avec le Super Puma de l'armée française) à la recherche du miconia, et les îles de Moorea et Tahiti pour des reportages télévisés. Mes vols les plus fréquents l'ont été sur l'île de Maui (Hawaii) lorsque je travaillais au Haleakala National Park, avec des pilotes vétérans de la guerre du Viêtnam capables de se poser dans des petites clairières ou des trouées forestières.

PHOTO 4 (cliché : JYM). Matériel et vivres transportés dans un filet suspendu pour y être
déposés sur le haut plateau de Terepo (Tahiti) en juin 2003.

Hélico & matériel Viriviriterai 14 septembre 2003

PHOTO 5 (cliché : JYM). Atterrissage dans une clairière de la réserve naturelle de Kipahulu Valley sur l'île de Maui (Hawai'i') en mai 2007.
Helico & Paul Kipahulu Maui 1997

PHOTO 6 (cliché : JYM). Atterrissage sur le haut-plateau de Viriviriterai (Tahiti) en septembre 2003.

Tahiti-Viriviriterai-hélico décollant, Max & Kiki

Les anecdotes des vols en hélicoptères sont nombreuses, chaque vol ayant sa petite histoire : réveils à 4h du matin pendant plusieurs jours consécutifs dans l'attente que les sommets de Tahiti se dégagent enfin, saut de plusieurs mètres avec les tronçonneuses pour nettoyer une "DZ" (Drop Zone), hélicoptère arrivant dans une brume épaisse alors que l'on ne l'attendait plus (et que la chèvre tuée à la chasse est encore en train de cuire sur le feu), pilote hésitant à poser un seul patin pour un débarquement sur une crête étroite et ventée, zig-zag et "up and down" autour des cables électriques de haute tension à Tahiti pour une inspection des pylônes installés en montagne et au col de Hatiheu à Nuku Hiva pour repérer le miconia, "mal de mer" sur le Super Puma pendant une heure de rotation dans les vallées, portes qui ne s'ouvrent pas (ou qu'on arrive pas à fermer !) lors de l'atterrissage, pilote coupant le moteur au mont Orohena (plus haut sommet de Tahiti, de Polynésie française et du Pacifique Sud) pour nous rejoindre à pied sur le terrain...

PHOTO 7 (cliché : JYM). Henri JAY et les membres de l'association de protection de la nature  "Te Rau Ati Ati a Tau a Hiti Noa Tu" sautant de l'hélicoptère sur le plateau Terepo (Thiti) en juin 2003.Juin-Tahiti-Terepo-saut Henri en hélico

 

 

 

PHOTO 8 (cliché : JYM). Posé au sommet de l'Orohena, plus haut sommet de Tahiti, culminant à  2240 m avec Jacques FLORENCE, Michel GUERIN et Henri JAY en 1995.

Hélico Orohena

Quel intérêt de "risquer sa vie" et pour un coût relativement élevé ? Ce moyen de transport a révolutionné notre méthode de prospection "classique" en véhicule tout-terrain et à pied : gain de temps  (15 minutes de vol pour le sommet de l'Aorai contre 4 à 5 heures de marche) et d'effort physique, accès à des sites quasi-impossibles à atteindre à pied (crête étroite du mont Tetufera culminant à presque 1800 m par exemple), installation d'un camp de base pour un séjour de plusieurs jours, donc durée d'exploration et récolte d'échantillons plus importantes et la possibilité de passer du temps dans des zones inexplorées avec parfois de belles découvertes botaniques, entomologiques et malacologiques...

JYM

 

"La mer est houleuse ; la petite vedette apparaît et disparaît aux creux des vagues, ballottée en tous sens comme un vulgaire bouchon. Elle pique droit sur la passe. Un minuscule canot s'en détache bientôt, franchit la barre, porté par un rouleau, et vient s'échouer dans les galets" (Jacques TARLICH, 1962. Mon Chien, Mon Île et Moi. Bibliothèque Verte, Hachette).

Quand on a le mal de mer, prendre la mer en bateau pour rejoindre des îles éloignées et isolées non desservies par l'avion pour plusieurs heures voire quelques jours n'est jamais une partie de plaisir. La solution : s'allonger, fermer les yeux en essayant de dormir (avec ou sans médicament) et en espérant que la météo soit clémente ! Mes voyages en mer les plus longs ont été atteindre Rapa à partir de Raivavae (trois jours et deux nuits) avec le cargo-mixte "Tuhaa Pae IV" et le navire de la marine nationale "La Railleuse" et repartir de l'atoll de Maria pour Tahiti (deux jours et une nuit)...

PHOTO 9 (cliché : JYM). Le petit voilier "Aeolus" pour rejoindre Ua Pou à partir de Ua Huka lors de l'expédition botanique aux Marquises en juillet 1997, une première (et plutôt mauvaise !) expérience de la mer : navigation de nuit, sur le pont balayée par les embruns...

voilier Aeolus Ua Pou juillet 1997

PHOTO 10 (cliché : JYM). "Poti marara" pour rejoindre l'îlot Teuaua depuis la côte de Ua Huka (Marquises).

Ua Huka-motu Teuaua-31 juillet-Alexis Fournier & bateau

 

 

 

 

 

PHOTO 11 (cliché : JYM). "Coque alu" et l'îlot Hotuatua situé à une centaine de mètre de Raivavae (Australes).
Nov-Raivavae-JJT bateau & motu Hotuatua (JYM)

PHOTO 12 (cliché : JYM). Vue de l'île Raivavae depuis le navire-cargo "Tuhaa Pae IV" assurant la liaison maritime entre Tahiti et les Australes en 2002.
Avril-Raivavae-île vue bateau
 

 

 

 

 

PHOTO 13 (cliché : JYM). Dans la "barque communale" à Rapa (Australes) avec Cerdan FARAIRE, Steve PERLMAN et Ron FENSTEMACHER en 2002.
Mars-Rapa-CerdanRon & Steve bateau






 

 

PHOTO 14 (cliché : JYM). Transport du matériel sur l'îlot de Me'eti'a (Mehetia) en 2008.

Meetia-22 janvier 2009-Brad & Anapa bateau

PHOTO 15 (cliché : JYM). Speed-boat sur l'atoll de Raroia (Tuamotu) en 2008.
Tuamotu-Raroia-15-17 oct. 2008-Marie en bateau

PHOTO 16 (cliché : JYM). Débarquement sur l'île de Rimatara (Australes) avec l'équipe scientifique pluridisciplinaire en 2004.

Rimatara-25 octobre 2004-Elodie & bateau

 

 

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